Une analyse profonde des différentes réponses politiques face à la diversité rencontrée à notre époque.
Face à la diversité culturelle et religieuse, et à la multiplication des revendications identitaires pouvant l’accompagner, comment faire pour favoriser la cohésion sociale et lutter contre les extrémismes et la radicalisation ? Cet ouvrage présente la première synthèse d’envergure des connaissances à ce sujet en examinant les recherches sur les effets psychologiques et sociaux des politiques nationales liées à la diversité. Les trois principales réponses politiques face à la diversité, l’assimilation, le multiculturalisme et l’universalisme républicain, et un de leurs dérivés récents, l’interculturalisme, chacune emblématique de certains pays et rejetée par d’autres, sont analysées afin de dépasser les caricatures impressionnistes dont elles font habituellement l’objet.
Au travers d''un ouvrage complet, découvrez les réponses politiques face aux diversités, loin de la caricature dont elles peuvent être l''objet.
EXTRAIT
La notion de politique de diversité est utilisée ici pour faire référence à ce cadre institutionnel. On peut considérer cette notion comme synonyme de ce que certains appellent « politique d’intégration » ou « modèle d’intégration ». Dans la vie publique, on parle du modèle français d’intégration, du modèle suédois, du modèle anglais. Ceux-ci sont constitués de lois et de règlements qui structurent les relations entre les différents groupes dans une société pluraliste. Ces lois et règlements institutionnalisent certains principes qui sont considérés comme importants pour faire face à la diversité (Weldon, 2006).
Pour savoir quelle politique de diversité est officiellement défendue dans un pays donné, il faut examiner les lois et les pratiques officielles qui caractérisent ce pays. C’est ce qu’étudient les spécialistes de sciences politiques. Mais à côté de cette réalité institutionnelle se trouve la population. Qu’en pensent les gens ? La question des attitudes et des croyances des individus à l’égard de la diversité et des politiques impliquées est étudiée depuis plusieurs années par les psychologues sociaux. Toutefois, jusqu’à récemment, ces deux domaines d’études étaient soit traités de manière indépendante, soit confondus. La première distinction d’importance est donc celle-ci : les politiques de diversité forment un cadre institutionnel qui ne saurait être confondu avec les croyances sociales, ce que pensent les gens de ces politiques.
À PROPOS DE L''AUTEUR
Québécois d’origine, citoyen français et européen de cœur, Serge Guimond est professeur à l’Université Clermont Auvergne où il a dirigé le Laboratoire CNRS de Psychologie sociale et cognitive de 2011 à 2015. Il est le premier chercheur français dont les travaux ont mérité le Gordon Allport Intergroup Relations Prize, prix international décerné annuellement depuis 1968 par la Société pour l’étude psychologique des questions sociales.